La petite chienne de Madame Juliette
Il était une fois, une jolie petite chienne appelée Biscotte. Toute dorée, elle était appétissante comme une pâtisserie : de longs poils cachaient ses courtes pattes et quand elle trottinait, on aurait dit qu'elle rampait. Sa queue touffue, soyeuse, recourbée sur le dos tel un panache accroché sur un poney de cirque, lui donnait un petit air rigolo. Ses yeux, deux perles brunes, pétillaient d'intelligence, de malice et de tendresse. Son petit nez noir comme un bonbon à la réglisse respirait la joie de vivre...
Dans la rue des Mésanges, Madame Juliette était aimée et respectée de tous les habitants, surtout des enfants. On ne disait pas d'elle qu'elle était vieille mais très âgée. Chacun la saluait d'un chaleureux " bonjour Madame Juliette, comment allez-vous ?" Et pour lui faire plaisir, on donnait une caresse à Biscotte. Elle ne se plaignait jamais. Très souriante, très élégante, , très coquette, elle portait toute l'année une longue écharpe blanche sur ses frêles épaules et elle s'aidait d'une canne pour marcher. Chaque après-midi, après la sieste, elle promenait Biscotte sur le petit sentier qui conduit à la chapelle de la Madone.
C'était plutôt Biscotte qui promenait sa maîtresse, elle se retournait souvent du bout de sa laisse de cuir rouge, inquiète, évitant les écueils du chemin, trottinant au rytme lent des petits pas de Madame Juliette. A mi-chemin, il y avait un banc de bois sur lequel les deux amies faisaient une courte halte.
Un jour, assise sur le banc, Madame Juliette s'endormit et ne se réveilla pas. Biscotte, affolée, se blottit dans les bras de sa maîtresse et décida de ne pas se réveiller non plus Un ange qui revenait d'avoir fait sa prière à la chapelle, s'arrêta près du banc, ému, les teux pleins de larmes, il enveloppa Biscotte dans la jolie écharpe blanche et la déposa tendrement dans les bras de Madame Juliette
Dans la rue des Mésanges, on ne les a plus revues. Les habitants ont beaucoup cherché, beaucoup pleuré...Ils se sont consolés sachant q"une petite chienne dorée dormait pout toujours dans une écharpe blache, blottie dans les bras de celle qu'elle avait tant aimée Sur le banc, lontemps sont restées une petitz laisse de cuir rouge et une canne désormais inutiles. Les deux amies avaient maintenant des ailes, un ange était passé et les avait emportées au pays des étoiles |
©Yvette Mathieux